Blog Post

Spiruline, verifiez la qualité !

  • par Stanislas Trolonge
  • 04 déc., 2017
Nous connaissons bien maintenant tout le potentiel de la spiruline : 
  • Activité anti-oxydante et anti-radicalaire très forte
  • Protection et détoxication du système foie-rein
  • Protection des cellules et du système sanguin
  • Renforcement du système immunitaire et activité anti-inflammatoire
Jeudi 30 Novembre, l'ANSES , Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail a sorti un avis attendu relatif aux « risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la
spiruline ». Saisine n° 2014-SA-0096 - 4 aout 2017 

Dans cet avis l'ANSES nous informe grâce à son dispositif de nutrivigilance unique en Europe  des cas d'effets indérisables répertoriées suite à la prise de spiruline depuis 2009 :

  •  49 déclarations d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline. 
  •  10 sont suffisamment complètes pour pouvoir faire l’objet d’une analyse d’imputabilité.
Réglementation autour de la spiruline : 

La spiruline est une denrée alimentaire en France et reconnue comme un aliment par l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO, Food and Agriculture Organization of the United Nations) (Piccolo 2011).
(règlement (CE) N° 396/2005 du Parlement européen et du Conseil du 23 février 2005 concernant les limites maximales applicables aux résidus de pesticides présents dans ou sur les denrées alimentaires et les aliments pour animaux d'origine végétale et animale).  »
Elle n'a bénéficié d'aucune évaluation du risque par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA, European Food Safety Authority) et dispose du statut GRAS (Generally Recognized as Safe), aux doses de 3 à 6 g/j (FDA 2003) par les USA .

Le risque lié à la consommation de spiruline n'est pas la spiruline en elle même , mais  la présence de toxiques du fait de contrôles des matières premières, outils et mode de production, produit fini insuffisants voir inexistants. 

 Les risques de toxicité sont liés à la présence de : 
  • Cyanotoxines : microcystines 
Ses effets indésirables : 
  • lyse hépatocytaire
  • des signes digestifs généraux 
  • insuffisance hépatique en exposition aiguë
  • hépatocarcinomes en exposition chronique. 
  • Elles sont également responsables d’insuffisance rénale et de troubles neurologiques. 

L’OMS a défini une dose journalière tolérable (DJT) de 0,04 μg/kg/j pour une exposition chronique (OMS 2003).
Europe, Chine, Asie, USA sont touchées par des risques de contamination  lors de recherches de microcystines dans des échantillons de spiruline.
La présence d’autres cyanobactéries dans le milieu de culture peut être liée à une contamination par l’eau utilisée ou à un inoculum (choix de souches sauvages (lacs) ou commerciales) de mauvaise qualité.
De bonnes pratiques d’échantillonnage et d’isolement de la souche employée pour l’ensemencement des bassins de culture et le contrôle des conditions de culture peuvent limiter le risque de présence d’autres cyanobactéries.
Ainsi, des méthodes de contrôle de la production assurant une concentration de bicarbonate élevé permettent de limiter le développement de Chlorella par exemple (Vonshak et al. 1983, Vonshak et Richmond 1988).

Recommandations de l'ANSES:
 L’absence de contamination par d’autres cyanobactéries devrait être systématiquement vérifiée lors de la sélection de l’inoculum et lors des différentes étapes de la production

  • Métaux lourds
Les phycobiliprotéines de la spiruline sont dotées d’un fort pouvoir chélatant (Chen et Pan 2005)
Teneurs limites tolérables- Règlement (CE) No 629/2008 

  plomb

          Arsenic

Cadmium

Mercure

France

 3 mg/kg

1 à 3 mg/kg              

0,1 mg/kg

USA          

1 mg/kg

           1 mg/kg           

0,5 mg/kg

0,5 mg/kg

Europe, Chine, Asie, USA sont touchées par des risques de contamination lors de recherches de métaux lourds dans des échantillons de spiruline selon le rapport de l'ANSES.

Dans ce contexte, l’Agence recommande aux consommateurs de privilégier les circuits d’approvisionnement les mieux contrôlés par les pouvoirs publics (conformité à la réglementation française, traçabilité, identification du fabricant).






La spiruline française, un gage de qualité ?

Informations recueillies par l'ANSES relatives à la production française de spiruline et sa fédération .

L'ANSES dans son avis a reçu la fédération des spiruliniers de France pour faire le point sur son rôle, l'activité française de production. Voici quelques enseignements : 
L'ANSES rappelle qu'en cas de production artisanale dans des infrastructures non équipées pour le contrôle microbiologique, ou en cas de personnel non formé à la gestion du contrôle qualité de la spiruline produite, une contamination reste possible.
La Fédération possède une charte qui fait référence au guide de bonnes pratiques d’hygiène (GBPH). Cela ne semble pas encore être une obligation pour les adhérents. Sur 160 adhérents : seuls 30 ont suivi cette formation au GBPH.
50 spiruliniers ne sont pas adhérents à la fédération sur un total de 210 spiruliniers en France.

En France, sont cultivées des souches provenant du lac Paracas (Pérou), du lac Lonar (Inde) ou encore d'Ethiopie, du Tchad et de Madagascar. La production française atteint 30 tonnes par an, contre 60000 en Chine, 6000 au Chili.

En 2016, des recherches de contaminants sont réalisées sur des productions de spiruline en France :
Sur la recherche de microcystines dans les produits finis : sur 39 analyses en ELISA en 2016, il y a eu 38 % de détections (< 0,5 μg/g)).

Sans évoquer la qualité nutritionnelle des spirulines de France, en deçà de leurs homologues américaines notamment sur la phycocianine du fait d'un ensoleillement moindre, la production française est récente. Les résultats d'analyse de 2016 nous alertent sur les efforts indispensables à réaliser par les spiruliniers en matière de production et contrôle de la qualité pour réduire ce pourcentage de contamination aux microcystines.




Quelle Spiruline consommer ?


Demander conseil à votre diététicien-micronutritionniste qui vous informera sur le meilleur choix de spiruline selon les critères suivants : 
  • Absence de microcystines 
  • Absence de métaux lourds 
  • Haute concentration en phycocianine 
  • 100 % spiruline sans additifs 

N'oubliez cependant pas  : 
  • Le risque d’allergie n’est jamais à écarter , que ce soit pour n’importe quel complément.
  • Informer  votre micronutritionniste, diététicien de vos antécédents médicaux  pour identifier les contre-indications ou surveillances nécessaires :Hémochromatose ( surcharge en fer), troubles de la coagulation sanguine, insuffisance rénale, insuffisance hépatique
  • Signaler tout effet indésirable nouveau à  votre médecin, diététicien micronutritionniste
Share by: